L’échec utile : retour sur une randonnée mal engagée

TRENTE JOURS DE SOLITUDE

Avec du recul, je comprends mieux mes erreurs

Ce que j’ai appris de mon échec en randonné

Je commencerai par reconnaître que je n’avais pas l’entraînement nécessaire. J’ai clairement sous-estimé l’effort requis : faire 30 km seul par jour n’a rien à voir avec 20 km accompagné.

En écoutant les plus aguerris, je réalise que j’ai négligé des aspects essentiels :

  • l’échauffement matinal,

  • les massages en fin de journée pour favoriser le drainage musculaire.

  • Je suis parti un peu la fleur au fusil :
    pas d’entraînement sérieux, pas de coach, pas de masseur.
    Tout cela était sans doute prévisible.

Le matériel : un point clé

🥾 Les chaussures

Je les ai achetées chez Le Campeur, mais avec le recul, je pense que le conseil n’a pas été complet.
La vendeuse, occupée à réorganiser le rayon, m’a consacré à peine cinq minutes. Pas le temps de bien m’orienter.

C’est à ce moment que j’ai saisi la différence entre :

  • un vendeur,

  • un conseiller,

  • et un technicien.

Les chaussures n’étaient pas forcément mauvaises, mais probablement mal adaptées au terrain.
J’aurais dû :

  • les assouplir avec du graissage,

  • faire le choix avec un spécialiste expérimenté.

  • Mais ce que je retiens surtout, c’est le manque de temps et de conseil au moment de l’achat.

🔥 Le réchaud

Acheté chez Decathlon, conseillé par un vendeur du rayon.
J’hésitais entre deux modèles :

  • un à gaz à vis (marque Decathlon), réputé plus sûr,

  • un de type Campingaz, à cartouche perçable.

Le vendeur m’a affirmé qu’on trouvait les bouteilles à vis partout.
Mais sur le terrain, c’est l’inverse que j’ai constaté :
👉 aucune bouteille à vis dans les supérettes,
👉 mais des cartouches Campingaz disponibles presque partout.

Conclusion :
➡️
mauvais conseil, probablement orienté par l’intérêt du distributeur,
➡️ pas par le besoin réel du randonneur.

🧦 Les chaussettes

J’ai opté pour des chaussettes à double peau chez Decathlon hike 520 , réputées pour leurs performances.
Mais en pratique, elles formaient
des plis sous le pied, très désagréables.
➡️ Les chaussettes double couche ne sont, selon moi,
pas à la hauteur, ou un default de fabrication

💤 Le sac de couchage

Acheté également chez Decathlon, il était donné pour un confort à 0°C.
Or, dès
9°C, j’avais froid — malgré des sous-vêtements Damart à manches longues.

Lors de ma sortie précédente (15°C la nuit en août), je n’avais pas eu ce problème.
Il faut dire que la
fatigue influe sûrement sur la sensation de froid.

➡️ Les performances affichées ne correspondent pas toujours à la réalité.
➡️ Et nos
besoins en confort thermique varient selon les individus.

🎒 La clé de portage

Mauvais choix de ma part : la clé de portage n’était pas adaptée pour une randonnée en autonomie complète sur longue distance.

J’ai demandé à Stéphanie, au départ de Biscotte, de me rapporter mon sac à dos, et j’ai ainsi gagné 2,5 kg sur le matériel.
➡️ La clé peut être intéressante sur
3 ou 4 jours, mais pas plus. Une prise de conscience tardive.

⛺ La tente

La tente: Achetée sur Amazon, c’est sans doute l’un des rares éléments sur lesquels je n’ai rien à redire.
Le montage est simple et rapide, et la tente a parfaitement tenu face au vent, à la pluie, et même à la grêle.
➡️ Une bonne surprise.
Elle pèse 1 350 g, ce qui reste très raisonnable pour une randonnée en autonomie.

Rien ne s’improvise

Cette expérience m’a permis de mieux distinguer :

  • le simple vendeur,

  • le conseiller expérimenté,

  • et celui qui pratique vraiment sur le terrain.

Peut-on devenir expert en randonnée uniquement en vendant du matériel ou en suivant des formations ?
👉
Non.
La pratique reste et restera la meilleure formatrice.

Je suis le premier responsable de mon échec, mais les enseignes ont aussi leur part.

Dans mon cas, ce n’est pas dramatique : je rentre à la maison, fin de l’histoire.

Mais imaginez que vous vous lanciez dans des travaux importants chez vous,
avec des
conseils partiels ou erronés
➡️ Les conséquences ne seraient plus les mêmes.

Pour finir…

J’assume pleinement ma part de responsabilité dans cet échec, mais je ne peux pas ignorer celle des enseignes qui manquent parfois de rigueur dans leurs conseils.
C’est aussi ce constat qui me pousse, à mon niveau, à encourager un meilleur accompagnement lors des recrutements dans mon entreprise.

Dans mon cas, ce n’est pas bien grave : je rentre chez moi, et l’histoire s’arrête là.
Mais cette expérience m’a laissé des enseignements que je n’aurais jamais pu acquérir autrement.

Je n’aurais jamais pensé que Biscotte serait la première à jeter l’éponge. Et moi non plus, je ne pensais pas devoir abandonner après 280 kilomètres, malgré toutes les difficultés et imprévus que j’avais envisagés.

La disparition de tout mon confort restera un moment inoubliable. Il faut le vivre pour réellement le comprendre.
Après une journée de marche éprouvante, il faut encore trouver un endroit où dormir, monter la tente, se laver, se faire à manger…
La journée n’est pas terminée pour tout le monde.

Et pourtant, malgré tout cela — ou peut-être grâce à cela — une chose est sûre :
Avec cette nouvelle expérience, je peux désormais envisager quelque chose de plus grandiose.