Le berger des abeilles. Was esch dess ?

MON RUCHER

Avant de débuter une activité en apiculture, il y a deux impératifs à ne pas négliger. Le plus important, selon moi, est qu’il ne faut pas être allergique et qu’il faut accepter de se faire piquer.


Accepter la piqûre est relativement facile, mais garder son calme après une cinquantaine de piqûres, c'est une autre affaire. La partie la plus sensible est le visage, contrairement aux mains. La piqûre provoque un gonflement plus ou moins important selon la quantité de venin injectée et la saison. Une jeune abeille possède moins de venin, tandis qu’une abeille de fin de saison en a bien plus. C’est sans doute la raison pour laquelle la douleur est plus forte à l’automne qu’au printemps. Enfin, il faut reconnaître que les piqûres ont aussi leur utilité car elles permettent de prendre conscience des mauvaises manipulations. Mais aussi que le venin est un anti inflammatoire et peut être également utilisé dans certains traitements du cancer.

Un bon apiculteur, c'est avant tout une personne passionnée par les abeilles et leur environnement. Il doit être un bon circassien avec trois qualités principales : l’observation, la sérénité et quelques talents de bricolage.

L’observation:

L’apiculture de nos grands-pères a bien changé. Avant les années 2000, il suffisait d’oublier les ruches au fond du jardin et, à la fin de l’été, la récolte était présente. Les bonnes années permettaient aux apiculteurs de survivre à la mauvaise année. Un rucher amateur ne demandait pas d’attention particulière, peut de temps était nécessaire a ses impératifs.
Après les années deux mille l’apiculture se complique car l’apiculteur doit jongler avec de nombreux paramètres : les floraisons (de moins bonne qualité), la météo ( forte chaleur ou trop de pluies), les maladies, les parasites comme le varroa et le frelon asiatique ( arrivé en Europe, lors d’une importation chinoise), l’impact de l’homme (pollution agricole et urbaine),. Tous ces éléments doivent être réunis au bon moment et au bon endroit pour espérer une récolte.

L’apiculteur doit faire preuve d’un sens aigu de l’observation. Il est essentiel d’anticiper la croissance de la colonie si l’on veut obtenir un excédent de miel. Une croissance trop rapide entraîne l’essaimage, tandis qu’un développement trop lent signifie une récolte insuffisante. Une colonie viable compte environ 30 à 40 000 abeilles, tandis qu’une colonie qui prépare ses réserves pour l’hiver en compte entre 50 et 60 000. Une colonie faible est une colonie a qui nous changeons la reine. La reine des abeilles n’est en fait que l’esclave de la colonie. Elle n’est la que pour pondre. Une reine qui pond mal est automatiquement tué par la colonie pour en élevé une autre.

La sérénité:

Un apiculteur doit être patient et calme. Travailler avec les abeilles, comme avec tout animal, n’est pas une tâche aisée. Les abeilles fonctionnent de manière collective et leur colonie est indépendante. Elles perçoivent le stress et l’énervement comme une agression.

La moindre erreur peut être fatale. Une saison apicole se prépare un an à l’avance. Il faut plusieurs semaines à une colonie pour atteindre la force nécessaire à une récolte, mais moins de deux semaines pour qu’elle s’effondre. Une mauvaise manipulation au mauvais moment, et la récolte est compromise. Un traitement mal appliqué contre le varroa et la colonie disparaît. Un apiculteur doit toujours garder son sang-froid, une simple pulvérisation d’un arboriculteur pendant une floraison peut anéantir une colonie entière voir le rucher tout entier.

Un bon bricoleur:

Contrairement aux idées reçues, il n’y a pas de saison morte en apiculture. Chaque période de l’année a son importance.
En hiver, nous passons le plus clair de notre temps dans l’atelier à réparer les ruches et à améliorer nos installations. A l’automne nous faisons le point sur l’année passée et revoyons nos méthodes d’élevages pour un dernier ajustement avant la nouvelle saison. Il faut également désinfecter les ruches et le matériel à la flamme pour ne pas transporter de maladies comme la loque américaine.

N’oublions pas que c’est aussi la période pour faire fondre les cires et remplacer les cadres trop vieux ou en mauvais état. L’automne et l’hiver sont aussi des moments clés sur le plan financier : c’est à cette période que l’essentiel des ventes se réalise. Il faut alors sortir et proposer nos produits, qu’il s’agisse de miel, de pain d’épices ou de nougat pour ceux qui transforment le miel pour lui donner plus de valeur.

Conclusion:

Ceux qui pensent que c’est un métier de tout repos se trompent. C’est bien plus qu’un gagne pain c’est une passion.
Les métiers de la terre sont économiquement injustes : le revenu moyen d’un apiculteur ou même d’un agriculteur est loin d’être enviable en comparaison avec celui d’un ouvrier, pourtant considéré comme en bas de l’échelle. Nous devons tous payer nos factures, y compris celles liées à l’élevage des animaux. Une saison comme celle de 2024 ne permet pas de couvrir ces dépenses. Malheureusement, il n’existe aucune aide pour compenser cette absence de production autre que les assurances. L’assurance coûte cher et n’est pas toujours supportable par les exploitants ou les apiculteurs.

Un employé qui travaille 35 heures par semaine perçoit environ 1 400 euros et, en cas de perte d’emploi, bénéficie d’une allocation chômage. À l’inverse, les métiers de la terre exigent souvent 70 heures de travail hebdomadaire sans aucune garantie en cas de difficulté et un investissement financier dont ont est pas sur de récupérer.

De nos jours, les vols de ruches sont de plus en plus fréquents. Une ruche se revend facilement 250 euros, et en 2022, on m’en a volé 11. C’est pour cette raison que l’apiculteur ne vous dira jamais où se trouvent ses ruches. Il les cachent autant que possible. Pas toujours facile, la vie d’un apiculteurs.


Les aventures de dides, apiculture, rucher, abeilles
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